Nombre total de pages vues

Membres

mardi 8 mars 2011

Alors, comment Ska va ?





Salutatous ! A l'occasion de notre prochain rendez-vous le 18 mars prochain (le 139ème morbleu !), je voudrais personnellement profiter de notre tribune musicale bi-hebdomadaire pour vous rappeler au bon souvenir d'un courant musical, certes connu grâce aux succès des Madness, Specials, ou autre Selecter, qui ont connu leurs heures de gloire dans les années 80, mais qui mérite d'être mis en avant pour le plus grand plaisir de toutes les cages à miel fidèles afficionados d'Etat de Choc : le Ska !
Saviez-vous que ce style musical, rythmé à deux temps (comme ma mob), est originaire de la Jamaïque (d'où vient ma mob aussi !), au début des années 50 ? A l'époque, l'île, située au sud de Cuba, a pour capitale Kingston et dépend de l'Angleterre. La vie y est rude, les Noirs n'ont pas le droit de vote, la violence n'est pas rare et la religion est très présente.
Musicalement, plusieurs îles des Antilles font danser le peuple sur différents rythmes : le Merengue dominicain, le Kompa (dans l'oeil !) haïtien, le Calypso de Trinidad, le Zouk guadeloupéen (et curieusement, pas la bourrée auvergnate !)... En Jamaïque, c'est le Mento, composé d'influences européennes, bantoues et ouest-africaines. Les musiciens locaux jouent aussi du Slack, chansons paillardes qui font rire le public pour oublier que la vie est une dure lutte !
Ceux qui possèdent une radio peuvent capter les ondes de Wins, la radio américaine de Miami pour écouter du Rhythm'n'Blues et du Jazz. Les Jamaïcains des ghettos les mélangent avec les rythmes du coin, un son nouveau prend forme avec une basse plus puissante et une guitare syncopée et plus rapide, comme un avant-goût du Ska : le Shuffle.
La déferlante Rock'n'Roll s'abat sur l'île avec les Fats Domino et Little Richard pour un nouveau mélange qui forme un cocktail détonant : le Ska.
En 1960, les Noirs obtiennent le droit de vote, ce qui n'empêche pas les tensions de s'intensifier car ce droit n'est pas partout respecté. Le Ska se distingue et devient un genre à part entière. Certains affirment que le Ska est né du son que produit la façon sèche de plaquer des accords sur la guitare.
1962, c'est l'année de l'indépendance de la Jamaïque, non seulement territoriale, mais aussi musicale, car le Ska incarne maintenant l'identité de la nouvelle nation.
1964, c'est l'explosion avec le premier hit international "My Boy Lolipop". Les Rude Boys, jeunes voyous jamaïcains des ghettos, sèment la terreur, adoptent un nouveau look caractéristique : treillis militaires, pantalons pattes d'eph, t.shirts décolorés, badges, cheveux longs. La musique devient le seul moyen de se sortir du ghetto. Cette violence et cette hargne se ressentent dans le rythme de plus en plus frénétique du Ska, qui redevient soudainement très lent, annonçant les prémices du rocksteady. On raconte que le rythme s'est mis à ralentir à cause des vagues de chaleur de l'été 1964, les musiciens ne pouvant plus soutenir le rythme effrené que réclamaient les danseurs...
1966-1968 : la transition Rocksteady ; 1968-1974 : la révolution Reggae, qui s'appelait à ses débuts le "Streggae", ce qui désignait une fille facile qui s'offre à tous les hommes, terme abandonné car jugé trop péjoratif au goût des radios de l'époque.
Dans l'Angleterre des années 70, les Skinheads ont comme musiques emblématiques le Ska, le Rocksteady et le Reggae. En 1972, le Reggae moderne intéresse de plus en plus les premiers groupes Punk d'Angleterre, comme les Clash à partir de 1976.
En 1974, la forte communauté de Jamaïcains installés à Brooklyn mêle le Funk local au Dub, donnant une mixture ressemblant au Rap et au Hip-Hop.
Les années 60 qui ont enfanté du Ska jamaïcain refilent le bébé à l'Angleterre des années 80. En 1979, le Ska revient au goût du jour grâce au fondateur des Specials, Jerry Dammers, et son label Two-Tone. Le logo à la mode dans le petit monde du Ska, et bientôt dans le monde entier : le damier noir et blanc, symbole d'unité entre les Noirs et les Blancs.
1981 : Marley meurt le 11 mai. Les Blancs anglais s'empresseront de jouer eux aussi du Reggae comme UB40, Boy George et Culture Beat. Le continent africain s'y met aussi avec Alpha Blondy. En 1985, le son Reggae vire au Ragga, ce qui produira inévitablement de la House Music et de la Techno.
Le label Two-Tone, racheté par Chrysalis, s'effondre en 1985 mais le damier reste le symbole du Ska à travers le monde. Gaz Mayall le relance en 1986 avec 4 labels. Les concerts et les festivals de Ska se multiplient ; c'est l'époque cruciale du Ska Revival qui durera jusqu'en 1991.
C'est le Ska Revival qui installe définitivement le Ska dans les moeurs musicales. Citons en quelques-uns : The Toasters, Mighty Mighty Bosstones, The Trojans, 100 Mens, Ska-P ; et en France : La Ruda, Les Caméléons, Les Fils de Teuhpu, Marcel et son Orchestre, etc...

Ainsi donc, venez toutes et tous redécouvrir ces rythmes joyeux et pittoresques lors de votre 139ème numéro d'Etat de Choc et plus particulièrement, si la technique radiophonique de D4B n'est pas défaillante (on n'est jamais sûr de rien !), la période Two-Tone qui, encore une fois, ne rajeunira pas certains d'entre nous...

Que personne n'oublie non plus notre émission spéciale 1er avril (voir ou revoir les modalités dans les messages précédents).

The Bordercase

2 commentaires:

Sylvain de St Maixent a dit…

Intéressant la petite rétro sur le ska !
Pour le 1er avril, y'a tellement de trucs dont on a tous a peu honte que ça va être long si vous voulez tout passer. En ce qui me concerne, c'est 1 titre ultra connu de Men At Work. Je me souviens plus trop du titre mais je me rappelle qu'il y a un bon solo de saxo dedans. Si vous avez de la place ?

Boone de Niort a dit…

Merci pour ce petit rappel autour du ska et vivement le 1er avril en espérant que le bon Gilles soit tout à fait rétabli (ou presque)