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lundi 20 février 2012

LE BOSS A PARIS !!!






A en juger l’organisation, le nouvel album de Bruce Springsteen c’est du secret défense, du lourd, du très lourd voire du confidentiel. Est-ce parce que son titre "Wrecking Ball" pourrait apparaître comme menaçant pour les politiques ? Y'a d’ça. Mais aussi et surtout parce que Bruce pèse lourd, on parle quand même ici de quelqu’un qui a vendu près de 120 millions d’albums en une trentaine d’années et dont la prochaine tournée s’annonce dantesque. Le boss se produira dans une soixantaine de stades avec rien que pour la France une arène de Montpellier et deux Bercy.


Les conférences de presse de cette ampleur sont rares, très rares mêmes, puisqu'une centaine de journalistes européens étaient convoqués en ce jeudi 16 février à la maison mère, Sony. Deux cars les attendaient pour les emmener écouter le nouveau disque et approcher la bête. Où ça ? En face de l’Elysée, au Théâtre Marigny. Dans la salle, il y a des suédois, des danois, des allemands, des japonais, des anglais, une bonne moitié de français et quelques fans de toujours : Elliott Murphy, Antoine de Caunes et sa fille Emma, aussi Laurent Chalumeau.

L’écoute se fera à 15 heures, la conférence à 16. L’écoute se fera d’une traite, dans le noir, pas facile pour prendre des notes, l’interview d’Antoine qui a appris l‘anglais avec Robert Dalban, sous les lumières, mais les appareils enregistreurs étant interdits il n’est pas toujours facile de prendre des notes. D’autant plus que Bruce est souriant, Bruce est en forme, même si ses bottes n’en ont plus (de forme) et que son blue-jean et son blouson veste (ouf ! Il n’a pas son bonnet) commencent à s’apparenter pour lui à un uniforme de SDF à qui on donnera volontiers 5 euro pour aller s’acheter un casse-dalle.

L’album comporte 11 titres, ça commence avec le très coléreux single "We Take Care Of Our Own"
dont on peut découvrir la vidéo ou la version live enregistré aux Grammy Awards un peu partout sur le net, agrémenté de dix autres titres, beaucoup plus folk, beaucoup moins arrangés et emportés que ce single. Bruce avouera d’ailleurs qu’il a enregistré 90% de l’album seul avec sa guitare, c’est à dire sans le E Street Band son groupe de toujours.

Les titres sont : "Easy Money" une chanson qui chante la ville et l’argent facile, "Shackled and Drawn" ou la chanson du pauvre type qui se demande ce qu’il peut bien faire dans ce monde pour s’en sortir ?, "Jack of All Trades" une étonnante ballade dans laquelle un autre pauvre gars remercie Dieu et Jésus du travail qu’ils veulent bien lui donner, "Death to My "Hometown" ou le cri de guerre contre ces multinationales qui détruisent peu à peu les petites villes, "This Depression" ou le chant du désespéré, "Wrecking Ball" un appel à la révolte avec cette phrase (traduction approximative) qui revient sans cesse : Si t’as les couilles (balls en anglais) amène ta boule de chantier (wrecking ball) pour tout détruire, "You’ve Got It" une chanson d’amour, "Rocky Ground" un presque rap surprenant, "Land Of Hope And Dreams" un appel au mouvement : On va prendre ce que l’on peut emporter, on laissera le reste, parce qu’on n’en a pas besoin dans la terre de l’espoir et des rêves et "We Are Alive" pour terminer sur une touche d’optimisme, le grand ouest après tout n’attend que nous.


Ce disque rappelle bien évidemment d’autres albums de Bruce Springsteen, "Darkness On The Edge Of Town" (1978) qui chantait les dures conditions de vie de la classe moyenne, "Nebraska" (1982) dédié à l’Amérique des perdants, ou bien sur "The Ghost Of Tom Joad" (1995) qui via 12 chroniques contait les oubliés du rêve américain. Réflexions saisies au vol.




« Il faut être énervé pour chanter du rock and roll, je crois que c’est même l’une des conditions premières et en ce moment aux Etats-Unis, il y a de quoi être énervé non ? Entre ceux qui ont perdu leur travail ou leur maison, il y a vraiment de quoi se demander qui va s’occuper de nous. C’est l’objet de la chanson d’ouverture de cet album, "We Take Care Of Our Own", qui dresse le constat peu glorieux de cette crise, de cette dépression, enfin de cette situation catastrophique. Ce n’est pas la première fois que j’aborde ce sujet, car je dirais que j’ai besoin d’en parler, ça me nourrit, c’est même vital pour moi. Mais le plus incroyable dans cette histoire, c’est qu'il ne semble pas y avoir de responsable.

Une fois posé ce constat, je raconte des histoires, toutes les chansons évoquent un personnage imaginaire ou réel, mais malheureusement plus réel qu’imaginaire, qui a soit perdu sa maison, soit volé parce qu’il devait nourrir sa famille, soit fait sa valise pour un ailleurs hypothétiquement meilleur parce qu’il n’en pouvait plus, etc. Mes disques jugent la distance entre le rêve américain et la réalité, et je constate que le fossé s’est agrandi, aujourd’hui c’est devenu un gouffre, avant ce n’était qu’une vallée. C’est encore pire car aujourd’hui les gens restent dans leur catégorie sociale, il est désormais impossible d’en changer. Cela n’existait pas il y a vingt ou trente ans.

J’ai soutenu Barak Obama mais aujourd’hui j’ai l’impression qu’il ne se donne pas à 100 % pour sauver le travail aux Etats-Unis, c’est le reproche que j’ai envie de lui faire. Je préfère désormais me tenir un peu à l’écart de la vie politique, même si forcément mon cœur est avec lui, pour qu’il réussisse une deuxième fois. Mes parents m’ont appris le goût et la valeur du travail, il n’y a que cela qui compte, ce n’est pas en spéculant sur du café ou je ne sais quelle denrée qu’on va sauver le monde. Quel que soit le métier que tu as choisi, tu dois travailler. Or aujourd’hui ces valeurs qui étaient celles de mes parents et qui sont les miennes ne cessent d’être bafouées, il faut leur retour.

Je veux que ce disque éveille les consciences des gens, je veux qu’il ait le même impact que celui que Bob Dylan a eu sur ma personne. Je n’ai pas d’autre but, je ne suis pas politicien et je ne le serai jamais. Je suis juste là pour montrer du doigt, pas pour offrir des solutions.

En tournée, le E Street Band sera à mes côtés sans Clarence Clemmons (le saxophoniste originel décédé le 18 juin 2011), mon vieux pote. Je l’ai connu j’avais une vingtaine d’années, et lui dans les trente ans. Aujourd’hui j’ai un fils (Samuel son troisième enfant né en 1994) qui a l’âge que j’avais à l’époque où j’ai fait sa connaissance et je me dis qu’il a la vie devant lui, c’est dire si notre amitié était énorme. C’est Clarence qui m’a donné envie de chanter, C’est Clarence qui m’a donné la force et l’inspiration de faire tout cela, c’était mon ami, mon frère. Son neveu joue du saxophone avec moi, c’est une petite partie de lui qui reste présente à mes côtés.

Il faut rester éveillé pour rester vivant, ce sera ma conclusion. »

The bordercase

lundi 6 février 2012

40 ans après, L.A. Woman se réédite !...




Cet album avait été considéré comme le chant du cygne de Jim Morrison décédé quelques mois après sa sortie. L.A. Woman, l'ultime album de The Doors, fête ses 40 ans et s'offre une réédition anniversaire. Un DVD retraçant la génèse de l'album est également disponible chez Eagles.

Comme le veut un peu la tradition, chaque grand anniversaire d'albums cultes se doit d'être célébré avec une réédition. L'ultime album de The Doors ne manque pas à la règle. Sorti quelques mois avant la disparition de Jim Morrison, L.A Woman clôt la discographie de The Doors dans des sonorités alliant rock et blues. Quarante années après, l'ultime oeuvre se pare d'un titre inédit et exclusif intitulé "She Smells So Nice".

L.A Woman - 40th Anniversary Remastered est disponible chez tous les bons disquaires.

The Bordercase


Filmed "Live at the Hollywood Bowl", Juli 4, 1968